Publié par Role Playing Game

Otaku, geek, nerd, hikikomori, nolifer ou hardcore gamer… Les synonymes du games addict se sont considérablement enrichis ces dernières années (avec ses nuances). Mais c’était sans compter sur la récente découverte d’un réel trouble psychologique. Car oui, prend garde à toi le jeune, le jeu vidéo peut être une drogue. Et non, il n’est pas forcément ton ami.

Games.jpgNe riez pas ! Il peut exister les mêmes troubles psychiques entre la drogue et le jeu vidéo. Les symptômes ? Impossibilité à contrôler sa consommation (pulsions), appauvrissement de la vie affective, relationnelle et intellectuelle. Les experts semblent par contre divisés sur une potentielle dépendance physique. D’un côté il y aurait les poids lourds, délabrant leur santé par manque d’exercices. De l’autre, les poids plumes qui en oublieraient de manger. Un peu simpliste, non ? Quoi qu’il en soit, on parle d’addiction quand le jeu vidéo devient le principal centre d’intérêt de l’individu, intégrant la notion de repli sur soi. Garder le même nombre d’heures de pratique de jeu de la préadolescence à l’âge adulte peut être par exemple un signe avant-coureur.


Causes

Le plaisir engendré provoque une libération d’endorphines (zen attitude) ou de dopamine (adrénaline) dans le sang, des neurotransmetteurs présents dans les effets de la cocaïne et de la nicotine. Les médecins ont pu également découvrir un déficit d’amour paternel et d’épanouissement affectif, se caractérisant par des problèmes de sommeil ou de communication avec le sexe opposé. Et vivre seul permet de cacher sa dépendance. Certains vont y trouver une échappatoire à la cellule familiale, marquant leur différence et leur autonomie. Le tout, sans confrontation directe, pour garder leur sécurité financière. La croissante démocratisation des équipements informatiques ne va rien arranger…


RPG

Ces comportements semblent être plus présents dans les jeux de rôle en ligne massivement multi-joueurs (MMORPG) et à l’adolescence. Mais concernant le RPG ? C’est ce sentiment d’identification à un monde ou un personnage qui nous rend accro. Cette sympathie envers un héro, différent de soi, que l’on voit et que l’on fait grandir. La quête provoque à la fois une familiarité et des références communes avec une communauté. Car la faculté d’évolution du personnage par l’expérience reste ici une métaphore à peine dissimulée.


Solutions

La Chine
a crée un centre spécialisé en 2004 pour ses 2,5 millions de chinois accros à Internet. Administré par le docteur Tao Ran, cette clinique peut recevoir une centaine de personnes pour une cure de 2700€ (90 jours) à base d’électrochocs. D’autres services de désintoxication (sans électrodes) existent en France dans le Val-de-Marne (Villeneuve-Saint-Georges) ou aux Pays-Bas. Pour autant, il n’existe pas de statistiques précises en termes de durée de jeu qui permettrait de statuer sur une dépendance ou non. Et les récentes études (MILDT, Université de Boltonen) montrent que les joueurs sont conscients du risque encouru. Ouf ! Il s’agit alors de repenser notre système d’enseignement avec une dimension participative, ainsi que réduire le fossé générationnel par la compréhension pour que la dépendance ne se reporte sur une autre drogue.

Marché schizophrénique

Mais après nous avoir narré le peu de d’influence qu’avaient la violence des jeux, l’utilité du jeu pour ses capacités neuronales et créatives, la propagande hypocrite de Noël, la sortie de jeux volontairement addictifs (abonnement payant, multiplication des buts, extension illimitée, récompense selon le temps passé), comment peut-on s’en sortir ? Le problème rappelle le bras de fer avec les industriels du tabac. Car, pour ceux qui espèrent encore que la situation s’améliore un jour, rappelons que le chiffre d’affaire du jeu vidéo dépasse désormais celui du cinéma. Ceci explique peut-être cela.

LIENS
> Jeu : pourquoi un tel fossé en France ?
> Retrograming
> Les geekettes