Attention, fans de tuning s’abstenir ! Le retrogaming n’est évidemment pas le dernier jeu à la mode chez les instructeurs d’auto-écoles... Non ! Oubliez le fatidique « rétro-clignotant » et son équivalent hivernal « le planter de bâton ». Ici, nous vous parlons de nostalgie épileptique devant vos premières manettes ou claviers. Oui, mais comment en est-on arrivé là ?
Il faut avoir vécu les années 80 et l’avènement de la micro-informatique familiale pour comprendre un œil qui s’humidifiant à l’évocation d’un simple Bomberman, un Ping-Pong en noir et blanc ou d’une disquette souple. Si à l’époque le nouveau créneau constitue un simple enjeu commercial, la démocratisation d’Internet à la fin des années 90 fait exploser les échanges de machines et de ces jeux poussiéreux. Les joueurs d’hier ont muté en collectionneurs, troquant et chinant les brocantes numériques. Une véritable culture parallèle, sorte de « madeleine de Proust », qui rappelle les premières sueurs juvéniles et nuits blanches en cachette.
Last action heroes
Pas étonnant alors que certains artistes, élevés au biberon pixélisé, se sont par la suite appropriés l’imagerie informatique. Les Space Invaders en mosaïques avaient lancé le ton il y a 1O ans, envahissant les rues du monde entier. Le Pixel Art était ainsi né. Aujourd’hui, il n’est pas rare de continuer à croiser des images numériques avec une résolution limitée et au look volontairement cubiste (exemple : le clip « Move your feet » des Junior Senior). A New-York, l’importance du mouvement est telle que, depuis 2004, des « Pac-Manhattan » transpose le jeu dans la vie réelle avec des sprinters déguisés en fantôme fluo. On aura tout vu…
Puis ce fut le tour de la musique… « Overcloked Remix », un label regroupant de nombreux thèmes classiques disponibles au téléchargement, fit un carton dès sa création en 99. Amusez-vous juste à y recenser toutes les reprises de Tetris… Vous obtiendrez une collection à faire pâlir en droits d’auteur n’importe quel Pascal Nègre (Universal). Et même les Dj s’y mettent, comme Little Sound Dj, effectuant des créations inédites sur la base de sons Game Boy. C’est dire…
« Ich bin ein Retrogamer »
Mais le signe le plus tangible de la digestion massive de ces références est bien évidemment les mods. Ces jeux vidéos, créés à partir d’un autre sous forme de greffe, permettent de modifier facilement (sur PC) tout ce qui ne touche pas au moteur de jeu : objets, armes, intelligence artificielle, cartes, gameplay, … Ainsi, vous pouvez jouer à CounterStrike avec les règles de Starcraft. Ces créations sont de plus en plus considérées comme un art, car certains, comme le Star War Quake (6 ans de développement), n’aboutissent finalement jamais. Côté juridique, la publication de mods est interdite, mais certains éditeurs comme Blizzard les tolèrent. Dans le cas du jeu Neverwinter Nights, l’intérêt principal du jeu reposait même sur l’éditeur de module prévu à cet effet.
Malheureusement, l’arrivée des jeux dits « nouvelle génération », leurs technologies spécifiques (exemple : le moteur Ragdoll), ainsi que le niveau de détail des modèles 3D et des textures, vont rendre la tâche plus difficile. Il ne restera alors qu’à se jeter, la fringale au ventre, sur les rayons de merchandising. Et que ceux qui rigolent au fond commence déjà à mettre de l’argent de côté. Vous vous moquiez de vos camarades qui ont toujours rêvés de voir « Asteroid » transposé en film ? On en reparle dans 10 ans… quand votre fils vous réclamera une peluche de Tokyo Hotel ou s’organisera avec ses amis des soirées Lorie. Na !
LIENS
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