Publié par Plu-G Mag


Finies les répressions des années 90, le Village gay de Montréal est l’un des plus grands quartiers homos du monde. L’endroit est devenu un incontournable lieu touristique et économique grâce aux investissements publics. L’importance est telle que le maire de l’arrondissement vient de placer le Rainbow Flag dans sa chambre du conseil.

Organisé autour de la rue Sainte Catherine entre les stations de métro Beaudry et Papineau, le Village gay s’étend sur plus de 2 km. Historiquement un quartier pauvre du centre-ville, il regroupe une bonne partie de la communauté LGBT (Lesbienne Gay Bi Trans) québécoise. Cette concentration est due aux nombreuses expulsions des 90s. Ironie du sort, c’est désormais le gouvernement qui fait la promotion de ces Village People (« gens du Village »), vantant le climat tolérant de Montréal comme attraction touristique.

Le Village est très vite devenue l’épicentre festif, culturel et économique de la communauté gay et lesbienne grâce à ses nombreux magasins, bars, saunas et événements. La densité dépasse très largement celle de Paris et équivaut aux villes de San Francisco et de New York. Une population qui devrait exploser dans les prochaines années aux vues des récentes modifications : un accès wi-fi généralisé, un immense complexe communautaire, la rénovation des colonnes du métro Beaudry aux couleurs arc-en-ciel ou bien encore la localisation du quartier sur les cartes officielles de Montréal.

C’est beau une ville la nuit
La vie nocturne n’est pas en reste avec le regroupement des bars et clubs les plus branchés du pays. Le complexe du Sky offre sur 3 étages une vue imprenable et 7 terrasses, dont une avec piscine et spa. Ensuite, à chacun ses goûts : drag queen au Cabaret Mado, karaoké au Club Date, ambiance rétro au Tube ou pérégrinations nocturnes au Backroom. Côté communauté, l’Aigle Noir fait les yeux doux aux adeptes du cuir et autres fétichistes, le Stud taquine les Bears, le Parking charme les plus jeunes et enfin l’Idem, le Météor, le Relax et le Rocky attirent une clientèle âgée, notamment fan de la « danse en ligne ». Tradition montréalaise pour finir, le Village accueille de nombreux danseurs musclés en nu intégral. Les aficionados des jeunes éphèbes et androgynes fonceront ainsi au Taboo.

Mais malgré la tolérance et l’éclectisme ambiant, la municipalité vient de se faire récemment critiquer pour avoir coupé les fonds du festival local Divers/Cité et de sa gigantesque gay pride. Une décision qui marque la fin d’une pacifique trêve ou le signe d’une politique pas si unitaire qu’elle le prétend ?

> Site officiel

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Outgames 2006
L’été dernier, Les « Rendez-vous Montréal » ont été un événement culturel et sportif aux retombées internationales, attirant plus de 12 000 participants et 250 000 touristiques. La dernière fois que Montréal a connu une effervescence du même genre, c’était pour les XXIe Jeux Olympiques il y a 30 ans. En opposition aux Jeux Gays de Chicago, les organisateurs montréalais ont trouvé un soutien de la part de la Fédération Européennes des Sports pour Gays et Lesbiennes. Les Outgames ont ainsi réussi à réunir certains pays où l’homosexualité est toujours considérée comme illégale. La Conférence Internationale sur les Droits Humains des LGBT a ouvert les festivités, aboutissant sur une Déclaration commune qui sera présentée à l’ONU. 

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