Samuel Degasne

Journaliste dépendant & théoriste musical.

MØ : « Je perdais les eaux par les yeux »

Révélation du festival des Attitudes Indépendantes, la pythie emo-électro distille un répertoire envoûté et inspiré. Entre le Magicien d’Oz et Barbara.
 


Comment l’histoire a-t-elle commencé ?
Si mes 1res scènes étaient il y a 2 ans ½, j’écris en revanche depuis 2001-2002. J’ai commencé par le théâtre, mais on m’embauchait souvent pour chanter. C’est devenu ensuite une nécessité de faire une chanson hybride, sans pour autant être cérébral. Quelque chose qui s’écoute et qui s’entende. J’aime la chanson française, mais je ne veux pas être cloisonnée par le narratif. Je veux pouvoir transcender le monde et chanter de façon plurielle.


Quels souvenirs avez-vous de votre 1er concert ?
Ce fut un accouchement. Je perdais les eaux par les yeux ! J’étais enfin chez moi, à ma place. Presque une rencontre amoureuse, en somme, même si je reste une traqueuse maladive. Depuis, j’arrive masquée sur scène, mais j’ai l’impression d’enlever une étoffe à chaque morceau C’est génial d’essayer d’exprimer les visions que l’on a eu. Ce n’est pas accessoire. C’est tribal. Intime. Je crois beaucoup à l’universalité des sentiments. J’offre un miroir, au public d’en accepter ou non ce qu’il voit. Ensuite, nous en partageons la sueur.


Niveau création, comment procédez-vous ?
J’ai besoin de contraintes en répétition, mais j’aime aussi la liberté de l’accident de fait de mon parcours d’autodidacte. Je suis d’accord avec la phrase : « Si vous ne savez pas tout faire avec rien, vous ne faîtes rien. » Aux musiciens ensuite de mettre les couleurs. Je crois en la naïveté de toutes les formes d’Art, même sous ses penchants les plus cruels. En ce moment, j’ai une phase électro que je mélange avec un brin de chaleur. Un mix entre musique savante et grand public. Mais je ne suis marié à aucun style.

La comparaison avec Björk ou Camille est-elle contraignante ?

J’ai l’impression que la folie est à la mode. Pour moi, c’est un joujou et je reste fidèle à mon amusement. J’assume la beauté des maladresses. Dans un personnage, je serais claustrophobe. Je suis juste une femme libre qui n’aime pas être mis en cage. Et j’ai souvent l’impression que nommer la folie est un moyen de rassurer les autres sur leur normalité.

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