Journaliste dépendant & théoriste musical.
30 Novembre 2006
Affiche alléchante pour ce rendez-vous organisé autour de Louise Attaque (ESG, Plastiscine, Tétard, Birdy Nam Nam, Têtes Raides, Ludo Pin…) devant un Bercy bondé, avec pas moins de 2000 invitations VIP.
Violent Femmes
Passés l’immense file d’attente de l’antre vert, les spectateurs s’agglutinent sur les fauteuils atteints de la maladie de Parkinson à chaque salve de basses, quand ils ont su enfin se repérer dans l’immense bâtisse privée de signalisation efficace. Les mythiques Violent Femmes ouvrent les hostilités avec leur pop sautillante. Celle qui avait su influencer des groupes comme les Little Rabbits ou justement Louise Attaque. La batterie caractéristique du groupe est en pleine forme. Les invectives simplistes sont honnêtes et efficaces, mais mal retransmis par le bourdon ambiant et l’inexistant jeu de lumière qu’impose la salle. L’excellent « Blister on the Sun » et son riff dévastateur sont passés à la moulinette au profit d’un répertoire aux accents celtiques ou country. Une mise en bouche intéressante, sans provoquer d’hystérie collective.
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Herman Düne
Dans les couloirs irréels de la salle sont montés des scènes aux allures de show-cases de supermarchés. Fort heureusement, la programmation est beaucoup plus attractive que les prix pratiqués au comptoir. Les membres d’Herman Düne montent timidement sur leur estrade de fête de fin d’année. Leur look d’Amishs anorexiques, veston noir et chapeau rétréci, leur confère un univers de poètes barbus du début du siècle parfumés à l’absinthe. La danse est bancale, les paroles sont sensibles tandis que la voix est aussi nasillarde et monocorde qu’un Bob Dylan reprenant du Jude. Mais c’est pourtant bien ici que se crée l’événement. Devant une foule de néo-hippies et de Bobos impassibles, le chanteur va partir dans de somptueuses envolées aigues tant avec ses cordes vocales qu’avec celles de sa guitare grinçante. Dans une ambiance de troquet de l’Amérique perdue, le voisin aux lunettes et la voisine en jupe tapent du pied en rythme et le maître de cérémonie esquisse inespérément un ou deux sourires. Le pari est gagné.
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Louise Attaque + Dj Zebra
Rien de bien nouveau pour les Louise Attaque au début de leur concert. Un show carré, impeccable et pratiquement identique à la dernière fois où nous les avions croisés. On se rend alors très vite compte que les pétards des 70's, les canettes des 80's et les briquets des 90's ont été très vite remplacés par la lumière bleue des téléphones portables. Les nombreux singles sont enchaînés avec force et sincérité, sans chercher pour autant à être irrespectueux avec les originaux. Dommage, les quelques gueulantes du chanteur étaient proprement jouissives, mais trop rares. L’arrivée d’un magnifique instrumental avant le 1er rappel avec cris, cassures de rythme et envolées électriques laissent présager une suite séduisante. C’est alors l’arrivée en scène de Dj Zebra, maître du Mash-Up (l’Art de mélanger deux morceaux initiés par Orson Wells) avec une application de ses mixs en live. Un 1/4h explosif et frustrant mêlant la voix de Gaétan à la musique des Daft Punk, White Stripes ou bien Fatboy Slim. Gé-nial… La foule est debout et les lumières n’ont jamais été aussi belles. C’est l’émeute enfin attendue. La prestation est plus que réussie et pousse l’ensemble vers le haut. Il s’en suivra un 2e rappel avec une improvisation courageuse mais en demi-teinte en compagnie du chanteur des Violent Femmes. Puis, direction le bar VIP et le dernier métro.
A quand la suite ?
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