26 Avril 2006
1er chapitre
Le journalisme est l'activité qui consiste à collecter, rassembler, vérifier et commenter des faits pour les porter à l'attention du public. L’opinion a tendance à oublier ce devoir citoyen d’information, d’analyse et l’utilité de ce contre-pouvoir démocratique. Aujourd’hui les médias sont en crise à cause de ce mal incompatible qui les nourrit mais leur empêche toute indépendance : l’audience. Paradoxes terribles, vrai-faux pouvoir, mauvaise connaissance du milieu… Les critiques fusent.
Globalisation : danger
Il est bien entendu évident qu’aucune généralisation ne peut être effectuée, tout comme aucun individu ne peut défendre à lui seul ou être le bouc émissaire d’un système défectueux. Il appartient juste à chacun de choisir sa voie sans dictat et de tenter par ses propres moyens de cisailler les bases. L’antithèse est essentielle à la synthèse. Le problème général du journalisme est la totale contradiction qui englobe le métier, profitant aux uns et nuisant aux autres. En théorie le système semble fonctionner, mais les paramètres sont plus que nombreux et les erreurs tristement humaines.
Liberté de la presse
Le comportement des journalistes est l’un des premiers reproches. Il parait ainsi important que l’individu soit protégé de toute tentative de pression de la part des annonceurs, des politiques (affaire Elkabbach/Sarkozy, situation impossible dans un autre pays européen) ou de certaines attachées de presse qui peuvent éditer des « black listes » en interdisant l’accès aux non complaisants. Les connivences sont importantes pour obtenir certaines informations, mais limitent un champ d’action indépendant. Comme l’ensemble des points à évoquer, il appartient à chacun de respecter la déontologie commune. On se retrouve donc au centre d’une contradiction : une personne distante qui cherche à se protéger, mais s’éloigne des lecteurs, ou celle qui se transforme en chargé de communication pour un lectorat au goût multiple. Il s’agit d’un débat interne constant où les rédacteurs en chef sont censés apporter le recul nécessaire.
La déontologie
L’obtention de la carte des journalistes n’est et n’a malheureusement jamais été garant du bon respect de la déontologie. C’est uniquement la conséquence de revenus supérieurs à 50% en provenance de cette activité. Cela favorise un plus grand accès à la carte mais donne parfois de l’importance à quelques indisciplinés. C’est donc aux rédactions elles-mêmes de veiller au bon recrutement, imposer la vérification des sources et la restitution impartiale de la vérité sous tous ses aspects sans recours à la diffamation, au « off » ou la vie privée. Les secrétaires de rédaction surveillent également en censurant, coupant ou modifiant les articles qu’elles (ou ils) ne trouvent pas pertinents. En réalité, ce sont elles qui ont peut-être le véritable « pouvoir ». Du moins, c’est le dernier garde-fou.
Le choix des sujets
La réalité du reportage est souvent méconnue. Des débats peuvent par exemple subsister au sein de la rédaction et aboutir sur un consensus généraliste par souci de pluralisme, alors que le lecteur le perçoit comme le refus d’une prise de position. Comme tout à chacun, l’affectif personnel et l’environnement peuvent rentrer en jeu. Le caractère solitaire de l’action amène malheureusement certains à accepter des droits, des cadeaux ou des liens trop étroits. Les nombreux impératifs de délais extrêmement courts provoquent également l’envoi de journalistes généralistes ne connaissant pas le sujet. L’objectivité étant impossible en raison des nombreux angles du sujet, le journaliste s’en remet parfois aux personnes sur place (témoins, artistes, attachées de presse) dans le temps qui lui est imparti. Il peut ainsi faire l’impasse sur un des aspects et un lecteur, qui est lui est spécialiste, pourra davantage en faire apprendre sur le sujet. Mais ce sont les conséquences logiques d’une exposition publique qui s’oppose donc naturellement et plus facilement aux critiques.
Du sensationnalisme à la Une
L’aspect mercantile est un des points épineux du problème. Qu’on le veuille ou non et même si l’annonceur n’a pas à exercer de pression, le journalisme est lié malgré lui aux revenus publicitaires. Paradoxalement, il lui faut d’important fonds pour être indépendant. C’est ainsi que l’on peut museler la presse, surtout les petits titres. Le dernier exemple en date est celui de Lyon Capitale, dont le budget publicité semble avoir été amputé en raison d’une enquête sur le maire de la ville. Et, cercle vicieux, la première mesure en cas de baisse des ventes est l’emploi de pigistes. Seul problème, un pigiste possède un travail à côté. Il ne peut donc pas perfectionner ses articles et leurs sources. Conséquences : le niveau général du journal baisse, donc on emploie encore plus de pigistes, etc. De plus, la peur de la situation précaire n’incite pas à l’investigation.
Effet boule de neige
Enfin, l’une des dernières raisons de la baisse de fréquentation des médias est due à la méfiance, provoquée par certains débordements. La course à l’audience face à la concurrence, la volonté de sensationnalisme pour gonfler un peu les ventes ou la mauvaise information ont provoqué ces crises. Si la presse se trompe, ce sont les radios et les télévisions qui se tromperont également, car il s’agit de leur principale source d’information dès le matin. Si ce sont les agences de presse comme l’AFP ou Reuters qui sont en tord, le problème est plus grave. Le peu de profondeur des articles de la presse gratuit sont un faux problème, car les radios distillaient déjà de l’information édulcorée et gratuite.
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