24 Juillet 2008
Porté par des larsens en pleurs, le corbillard partit en trombe, à la fois pressé d'en finir et de rappeler solennellement le parcours d'un groupe aujourd'hui disparu. Ainsi tout s'est achevé ici, comme cela avait commencé. RIP
Nous aurions déjà dû nous en douter. Le départ du batteur était un signe avant coureur. Une lente contagion sur le moral des troupes. Car c'est un fait, les Brestois avaient perdu la ouach, Fanch. Au son d'un Joe Dassin ou d'un Velvet Underground, la mise en terre fut immédiate. Dans l'urgence. Les corps encore chauds, crispés dans un rictus acide. Les regards fuyants.
Pourtant, l'éloge a rappelé le sous-estimé cv du combo : sa vénération pour les Who ou le duo Page/Plant, jusqu’au décloisonnement d'un style ou d’une région. Et de leurs introductions défragmentées, leurs reprises improbables (notamment disco) et leurs diverses prises de position (drogue, religion), la légende retiendra surtout d'eux qu'ils sont de formidables et indisciplinées bêtes de scènes.
Mais le glas avait sonné et les attaques métalliques de la guitare étaient autant de coups de couteau dans l'épouvantail. Le public jouait les bonnes sueurs, tandis que le groupe se faisait des cendres. Les mots, lâchés dans l'arène avec précipitation, s'amusaient à encercler et piquer la bête au vif, en prise avec un pamphlet rock. Finalement, les poursuivants capitulèrent et mirent - en fin de veillée funèbre - le feu au bûcher.
Aux membres de la famille n'ayant pu se joindre au cortège, rappelons que le méchant des films d'horreur trouve habituellement un second souffle inespéré. L'ultime râle est prévu fin août à Bruxelles.
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