Samuel Degasne

Journaliste dépendant & théoriste musical.

Biographie Ivaanyh

Biographie Ivaanyh

VOIX. Plutôt que s’approprier un style musical en particulier, c’est avant tout une technicité que possède l’artiste d’Orléans. Pas qu’un physique : une voix de proue. En avant. De celles capables d’hauteurs à vous accélérer le pouls et donnant des envies d’ailleurs... Une puissance, aussi, offrant aux graves une ivresse des profondeurs... Un grain patiné, surtout, avec lequel l’auteure s’accompagne à la guitare ou au clavier. Preuve, une fois encore, de l’étendue des potentialités.

 

GENÈSE. Au jeu de l’inconscient, pas étonnant que ce timbre assuré fut hérité, il y a quelques années, d’un profond changement. Celui de tout quitter, après une école de commerce et une multinationale accompagnée pendant plus de 6 ans... Inconsciente, Ivaanyh l’était sûrement quand elle entreprit ce virage au frein à main et sans réel autre bagage que l’envie d’un autre lendemain. Mais se lancer fut un défi déterminé et déterminant. L’occasion d’en découvrir la possibilité autant que la réelle capacité.


PARCOURS. Sortir de sa zone de confort, se remettre en question, c’est précisément un fil d’Ariane pour Ivaanyh… Aujourd’hui, la chrysalide a donné place au papillon : lauréate 2016 du concours Jeunes talents ; invitée d’un TedX Orléans ; s’est envolé pour deux mois de concerts au Maroc, puis à La Réunion ; publie régulièrement des reprises sur Instagram ; joue dans des cafés-concerts, mais n’oublie pas de se produire dans le métro… Ce rapport direct au public, cette exposition avec le dénuement que cela comprend, a nécessairement forgé sa détermination avec le temps.

 

PHILOSOPHIE. Un positionnement qui a aussi enrichit une dualité, reflet des contrastes complémentaires de sa personnalité : douce dans la vie et habitée sur scène ; solo ou accompagnée ; chic et glamour ou décontractée… Plutôt que donner l’impression de papillonner, c’est au contraire dans la multiplicité que l’artiste s’est trouvée : en s’amusant à casser volontairement les codes, Ivaanyh fuit autant le monochrome que le monocorde. Démontre que l’authenticité peut adopter tous les visages. Et qu’aux chaises musicales des « ou », pourquoi ne pourrait-on pas préférer les « et » ?

 

ÉCRITURE. Car on aurait tort de voir derrière ses textes un élan de naïveté. Seulement l’envie de toucher au plus juste, au plus simple, pourvu que – sur scène – il y ait l’émotion... L’efficacité sans sacrifier la sincérité. Résultats : des titres à tiroirs et sourires qui se racontent d’eux-mêmes. Un vecteur principal : la pop et la soul, n’empêchant pas les échappées espiègles vers le ragga ou le hip-hop. Et toujours : des arrangements solaires qui agissent en miroir de l’exercice biographique. Ou comment puiser en soi pour viser l’universel.

 

SINGLES. Pour preuves : “Ou LaLaLa“ raconte en anglais ce changement. Guitare sautillante, rythmique en clapotis, pont accéléré… L’artiste prête sa voix à un hymne estival évident. Puis expose une autre facette via un “Je t’emmène“ francophone faisant office d’invitation… L’évasion, c’est justement ce que propose ce tourbillon pop qui démontre tout l’étendu d’un talent. Quand “Petit être“, armé d’un simple piano-voix (encore un trompe-l’œil), se fait moins pudique en abordant la pression sociale liée à la procréation d’enfant. En commun ? L’émoi, la liberté et ses choix inhérents.

 

Pas certain qu’avant l’EP, ces premiers titres et ses prestations en live rendent plus patient…

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