Samuel Degasne

Journaliste dépendant & théoriste musical.

ON N’A PLUS 20 ANS festival (Tagada Jones)

ON N’A PLUS 20 ANS festival (Tagada Jones)

5e édition
12-13 avril 2019 (Fontenay-le-Comte, Vendée)



CONTEXTE :  pour les 25 ans du groupe de punk rennais, Tagada Jones a produit une double soirée anniversaire avec des groupes amis et “maison“ (Rage Tour, société organisatrice, étant celle qui s’occupe du booking de la majorité des groupes invités). L’occasion de faire d’une pierre deux coups.
CADRE : Espace René-Cassin (monolithe de béton avec terrasse sur gravier) et camping sur la pelouse à proximité de la piscine municipale... Ça ne s’invente pas.

MÉTÉO : entre deux averses, deux soirées aux températures hivernales.
FRÉQUENTATION : 5 000 festivaliers par soir (événement complet). Moyenne d’âge : 35 ans. Signe distinctif : la crête a remplacé la barbe.


POURQUOI VENIR : qui a dit que le style était mort ? (dans les années 90) Car côté name dropping punk et rock alternatif français, on faisait difficilement mieux... L’occasion de voir tranquillou-biniou les groupes les plus identifiés du genre (avant notamment leur invasion au Hellfest, quelques mois plus tard).

LE TRUC EN + : belle effort côté restauration, avec des propositions vegans et ethniques (Proche-Orient, Indonésie…) qui permettent de faire l’impasse sur le traditionnel bœuf-patates [et tant pis si l’interview des groupes ou un report depuis les coulisses n’étaient pas possible]
LE TRUC EN - : le nombre limité de toilettes et l’absence d’urinoirs collectifs. Punk, vous avez dit punk ?

L’ÉVIDENCE : ressuscités des années 90, le (nouveau) No One Is Innocent est-il le meilleur groupe de rock français actuel ? On se pose sérieusement la question. Faut dire que la troupe a tout compris entre thématiques actuelles (textes) et clins d’œil aux regrettés Rage Against The Machine (musique). Mais surtout, No One a beaucoup travaillé sa scénographie (moments incantatoires autour de la batterie, sauts en l’air, happenings, montées en puissance…) en plus d’un show lumière dynamique qui installe une vraie ambiance par morceau. L’exercice frôle la perfection et se muscle à chaque nouvelle date… Bravo.

LES MOMENTS MAGIQUES : sans surprise les reprises en chœurs de “La Blanche Hermine“ des Ramoneurs de menhirs, “Mort aux cons“ des Tagada Jones et les reprises du Bal des Enragés (mention spéciale pour le “Bullet In Your Head“ parfait du chanteur de No One).

ON S’EXCUSE : d’avoir raté la prestation de Lofofora, pour une bête envie d’houblon en infusion alcoolisée. Pardon, pardon.
DOMMAGE : on aimait quand Punish Yourself nous terrorisaient avec ses images pornotico-malsaine. La configuration n’a malheureusement pas permis cette audace…
PAS FIFOU :  Pas que l’exercice fut mauvais (loin de là !), mais Black Bomb A et Sick Of It All ont souffert de la comparaison avec quelques-uns des autres aînés en raison d’un set parfois trop homogène.

TONTON BOURRÉ : il y a en toujours un par famille, voire par soirée. La palme revient à Loran, chanteur-guitariste des Ramoneurs de menhirs (et ex-Bérurier Noir). Bien sûr que l’on aime le Lolo ! Mais en moins de 2 min., le crêteux – accompagné sur scène de quelques gosses – a enchainé les poncifs sur la politique, la Palestine, la violence animale, l’écologie… pour finir sur une dédicace à sa « roudoudou » présente dans la salle.

LA CITATION : « Fontenay-le-putaaain-de-Comte » hurlé à chaque début de morceau par les potaches nantais d’Ultra Vomit (qui, même si la farce vaut toujours le coup d’œil, n’ont pas beaucoup fait varier leur set depuis la sortie de leur dernier album Panzer Surprise en… 2017). Un gimmick plus difficile que l’on ne croit à s’enlever de la putaaain tête…

BILAN : un manteau et une mémoire de téléphone en moins, une batterie de voiture déchargée (quelle idée d’aller s’y réchauffer la nuit !), mais des discussions plutôt complices

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