3 Juin 2019
AGI-SON (Angélique Duchemin)
Association de défense des professionnels du son
« Dès 2013, via le conseil national du bruit, nous avions recommandé de prendre en compte les spécificités de chacun (festivals/salles/écoles de musique, esthétiques différentes, durée d’exposition…) et que l’évaluation s’établisse depuis la console (plutôt que partout). Nous avons également diagnostiqué plusieurs structures (Hellfest, Rock en Seine, Eurockéennes et Musilac). 1er constat : contrairement à une idée reçue, les normes sont respectées ! 2e : aucune recommandation n’a été prise en compte… D’autant qu’à la méconnaissance de notre domaine se joint le lobbying des riverains (et futurs électeurs…).
Personne n’a conscience que certains métiers sont en danger, que cela nécessite un fort coût pour certaines salles (dont il faudrait attacher la sonorisation au plafond parfois inadapté) et que cela a un impact sur la production artistique (beaucoup de cafés-concerts ferment ou se tournent vers l’acoustique). On pénalise ainsi le spectacle vivant, alors que les jeunes passent une majorité de leur temps à écouter de la musique au casque. Si problème de santé publique il y a, il est là !
C’est une hygiénisation de la société… On infantilise un public qui est au courant des risques et auprès de qui il y a déjà de la prévention ! Or la musique a aussi un impact sur le lien social, le bien-être et reste un levier économique. Sur des tournées, dont les réglages sont préparés en amont, devra-t-on désormais créer une exception pour le sol français ? »