23 Avril 2016
Dans le grand maelström d’informations, boursoufflé par les réseaux sociaux, les contradictions restent courantes. Prenez les récentes déclarations sur le streaming (lecture d’un flux vidéo ou audio en ligne)....
Mi-mars, l’Adami lançait les hostilités. La société gérant les droits de propriété intellectuelle des interprètes dénonçaient la faible redistribution des revenus des plateformes (Apple Music, Deezer, Spotify…). Il faudrait a priori 250 000 écoutes en streaming payant (et un million en streaming gratuit !) pour qu’un artiste touche 100 €. Pire : sur un abonnement à 9,99 € / mois, les groupes écoutés doivent se partager entre eux… 0,46 €.
En parallèle, le journal Libération titrait pourtant « Le streaming sauve une année en berne pour les producteurs ». Parlant même « d’espoir » à propos du domaine (aujourd’hui 25 % des recettes) pour faire face à la baisse de 4,7 % en 2015… Et son opposé, le téléchargement légal ? Il vient de chuter de 20,5 % pour la deuxième année (d’où le titre de Libé).
Alors, OK, la France est l’éternel pays fétichiste des supports physiques, champion mondial des lois anti-piratage et à la traîne sur la dématérialisation. Oui, il y a donc un potentiel non exploité, notamment côté vidéo (ex. : le plateforme Youtube, qui fuit nos impôts, limite sa contribution à la publicité et non à son nombre de vues) ou en nombre d’abonnés (3 millions, dont 1 de plus en un an). On est d’accord.
Mais pourquoi ne pas envisager le streaming pour ce qu’il est ? Un moyen de promotion (et non de revenus), rampe de lancement d’un concert... Amis musiciens, qu’est-ce qui vous oblige, à l’image des Ogres de Barback, à n’y mettre qu’une sélection ? Réfléchissez-y...
Restera alors encore à découvrir, renouveler et compléter ses goûts. Évidemment. Et c’est toute l’ambition du journalisme culturel : dénicher derrière les têtes de gondoles ce que vous pourrez écouter demain... En évitant le streaming, justement.