18 Juillet 2010
A chaque édition, on nous rabat les cages à miel avec « l'esprit Charrues », autant que « l'esprit Canal » a traumatisé des générations perdues de téléspectateurs javellisés. Plus que rabâché, « l'esprit Charrues » sonne comme une exigence vers laquelle il nous faut sans cesse tendre. Une sorte d'idéal de générosité, de transmission d'un savoir-faire, d'entraide. Retour sur le week-end.
Festival de territoire ? L'expression peut prêter à rire. On s'imagine un congrès de revendeurs en naphtaline, version bigouden fossilisée dans le formol. Mais dans territoire, il est moins question de la claque au cul du bovidé ou de la moisissure fromagère, que des personnes qui l'habitent. Et d'un territoire justement encore sous-estimé il y a quelques années.
Car, c'est bien de fierté et de sentiment d'appartenance dont il s'agit. Fierté des habitants, capables, le cas échéant, de soutenir le festival en pleine crise – légitime – des intermittents. Fierté des bénévoles, bravant par exemple les intempéries pour jouer les éleveurs de frites ou les gardiens de parking. C'est un tout, compact et transversal : l'effort soutenu pour la déco, pour l'accueil des artistes, pour le confort de chacun ou encore, pour employer un mot à la mode, une sorte de "vivre-ensemble" profitant au bouche-à-oreille.
Il n'y a que les truffes qui ne changent pas ? Au contraire ! Faisons en sorte que nous restions intacts. Intègres. Généreux, disions-nous. C'est notre plus grande force. Et c'est ce qui a favorisé le fait que, cette année encore, le record de fréquentation a été battu avec 242 000 festivaliers.
De cette année justement, on retiendra volontiers le démarrage en trombes (d'eau) de Muse, la battle musclé de NTM, le monde enchanté de Mika, les crinières d'Airbourne, les peintures corporelles de Punish Yourself, les mèche d'Indochine, la poitrine de la chanteuse de Sexy Sushi, les harmonies vocales de Gush et les pas de danse de Jamiroquai. Tous, sont entrés dans notre histoire.
Avis à ceux qui érigent en mythe l'édition 2001 : 2011 est fin prêt pour sa revanche ! 20 ans, gamin, c'est encore l'âge de l'insouciance...
> Gazette du festival
(photo Nicolas Messyasz)