19 Juillet 2014
Mondomix, site et magazine spécialisés dans la musique world, vient tristement de mettre la clé sous la porte après 16 ans de loyaux services. Enfin, le site continue de ronronner, mais c’est tout comme. Amputés qu’ils sont. Au tableau des récentes disparitions, ils rejoignent Vibrations, Chorus – Les Cahiers de la chanson, Vox Pop, Serge magazine ou encore Muziq (la liste est malheureusement élastique)… Passion et implication sur le terrain sont ainsi honteusement jetées avec l’eau du bain.
Oh, bien sûr, nous entendons d’ici les indifférences habituelles : l’incapacité à se renouveler, la multiplication de concurrents électroniques, la lenteur du support papier par rapport au flux d’actualités, les réductions budgétaires, l’incapacité à diversifier ses annonceurs, des goûts de moins en moins segmentés, le remplacement du critique professionnel par une armée de « like », la dure loi du libéralisme, l’arrogance des anciens… On connaît, merci.
Sauf que ce serait oublier l’essentiel : il est im-pos-si-ble d’assimiler des découvertes non-stop. Si si. Et sans support soutenant les artistes émergents, sans relais d’information et travail d’investigation, bonjour l’uniformisation ! Pas d’avenir, ni relève. Ne reste que médias dominants et leurs mises en avant, cache-sexe de partenariats marchands. Ecoutons facile, lisons dociles, pensons unique… Pardon, mais que font les pouvoirs publics ? Quand aura-t-il enfin compris que la presse musicale indé est une nécessité ? Que la lire est presque devenu un acte citoyen… Engagé.
Question, donc : faut-il se réjouir de la disparition d’un confrère ? Non. Le secteur n’est pas un gâteau à se partager. Crise de confiance et d’habitude ? Ok. Sans doute n’a-t-on pas, aussi, assez rappelé l’ambition : chercher-enquêter-médiatiser. Rigolez, tiens ! Face aux nombres de sorties, il faudra malgré tout un spécialiste qui défriche, remette en perspective, décrypte une information brute disponible... sur Internet. Prendre le temps. La voisine d’à côté a beau être avenante, elle n’est pas (toujours) pertinente. Question de métier.
« Le compositeur d’aujourd’hui refuse de mourir » répétait inlassablement le guitariste Franck Zappa sur ses pochettes. Savez quoi ? Nous aussi. Sans que rien ne nous permette de crâner, Longueur d’Ondes fête ses 32 ans... 32, ouais ! Sans mécène, groupe presse ou compromissions. La revue espère bien déjouer les plans de la faucheuse économique. Il faut. Attachés que nous sommes à cette mission.
« Engagez-vous », qu’ils disaient ? On vous attend.
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