23 Août 2012
ROCK EN SEINE/ Halte-là ! Si les blanc-becs jouent effectivement des platines, le quatuor – mi-Hocus Pocus, mi-Beat Torrent – prouve que l'exercice ne se résume pas (plus ?) à uniquement exploiter les sons des autres et à lever les bras en dodelinant de la mèche pour habiller une scène désertée par les musiciens.
Ce fut un show intelligent et construit que proposèrent les Kraftwerk français des platines. Un set loin des habituels segments mainstreams qui habillent certains lecteurs mp3 adolescents. Une preuve de plus que l'Homme peut dominer la machine... Crédules ? Jugez plutôt :
- Ces corps qui s'agitent comme un seul et jouent les marées en fonction des attaques de vinyles. Un ballet s'agitant dans une chorégraphie souple et ample ;
- Ces lumières qui s'animent en fonction des scratches, des montées ou des breaks de l'équipée sauvage. Parfois directement projetées depuis les tables de mixage ;
- Ces interactions avec le public, n'hésitant pas à apostropher la foule, à relancer la machine quand les corps s'essoufflent ;
- Cette simplicité, autorisant les photographes à shooter durant l'intégralité du set (détail assez rare pour être souligné) et cette incroyable accessibilité en conférence de presse ;
- Ce véritable jukebox humain, convoquant les fantômes de la soul, du hip-hop, de l'électro ou du jazz, preuve de la mélomanie acharnée des hôtes.
Bref, une véritable machine de guerre, intrépide. De celle qui, malgré l'humanité, n'a jamais aussi bien correspondu à sa définition : un produit fini (du latin machina : astucieux, ingénieux) capable d'utiliser une source d'énergie communément disponible... Celle du public.
Enfin une raison de donner le pouvoir aux machines !