Samuel Degasne

Journaliste dépendant & théoriste musical.

Arcade Fire (Rock en Seine 2010) : it’s raining, men

Ils sont chez eux, merde. Véritables parrains du festival et grands habitués des lieux avec une 4e nomination au compteur. Une gigantesque fanfare coutumière des grands soirs. Vous les sifflotiez sous la douche ? Ce soir, il y avait 35 000 personnes dans la salle de bain. Et pluie, c’est tout.

04.-DIMANCHE-29-AOUT-1229bC’est une armée sur scène. Ou plutôt une immense et généreuse famille nombreuse. Les voix sont à l’unisson, donnant écho à l’euphorie générale et fédératrice. Rien à faire de la pluie ! Du côté de la pelouse, ça chante et ça crie. Ca hurle des youloulou et des ouéoué. Ca lève les bras et jette des œillades complices à ses voisins d’une nuit.

Pas étonnant de la part d’un chanteur à tête de pasteur, prédicateur rock qui défie la foule en bord de scène. Même pas peur ! L’équipée évangélise. Dompte. Malmène les sens. Et on n’a rarement vu autant de monde dans les coulisses de la scène (dont Eels, notamment). Au fond, rien d’étonnant.

Faut dire qu’on les connait les lascars et leurs hymnes entraînants. Ces gimmicks qui s’entêtent. Ces collégiaux chants qui donnent envie de scander l’amour entre deux accalmies et qui vous explosent en vol entre deux breaks tonitruants. La batterie trépigne sur les voix aériennes des choristes désarticulées. Les cuivres de Beirut pleurent une délicieuse complainte effrénée, tandis que chaque fin de morceau donne l’occasion d’un changement d’instrument.

Et puis, comme au tennis, il y a certaines grandes rencontres que viennent perturber les astres. Une terrible frustration en clôture de festival vite pardonnée pour un ultime "Wake up" au pied levé. En guise de danse de la pluie. Puis vint l’au revoir précipité, direction la foule pour un ultime câlin collé-serré.


Après Arcade Fire, le déluge ? Pour sûr, tiens.


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