23 Juillet 2005
Les Franz Ferdinand sont beaucoup de choses à la fois. Tout d’abord, il s’agit d’un pied de nez monumental face au vivier rock anglais. Une revanche attendue et espérée de la part du peuple écossais. C’est aussi un affront terrible au courant new-yorkais, distillant une musique aux rythmiques glam-disco avec un flegme des plus charismatique. Certes, nous les avons eu un an trop tard pour les découvrir, mais nous les avons un an plus tôt pour le prochain album, nous laissant ainsi la primeur de quelques inédits.
Le combo martèle le pas avec insistance et maîtrise les breaks avec une redoutable assurance, sans tomber dans le recyclage. Ils sont jeunes, ils sont beaux et sentent le souffre. Comble de tout, même si c’est pour dire, entres autres, que " le batteur a une grosse bite ", ils font l’effort de parler français en grands dandys décadents qu’ils sont. Mais Franz Ferdinand, c’est enfin et surtout, la revanche d’un style que des cyniques croyaient mort... le rock, baby.
Force est de constater que les meilleurs concerts des Vieilles Charrues depuis sa création sont des artistes rock : Iggy Pop, Noir Désir, Muse, M,... La liste est longue. Voilà bien 50 ans maintenant que le rock nous fait vibrer et est à l’image des décennies qu’il traverse. Tour à tour, il change d’apparences et d’apparats. Il multiplie les métissages en exprimant le refus de l’ordre moral à sa naissance, l’insouciance, le mal ou la joie de vivre, le sexe.
Le rock est fédérateur, intergénérationnel et sait surtout se mettre en danger en remettant sans cesse son titre en jeu. Franz Ferdinand a donc redonné ses lettres de noblesse à ce festival breton qu’on disait " rock " avant qu’il ne s’ouvre à l’éclectisme. Jean-Jacques, Jean-Philippe, programmateurs chéris, la balle est dans votre camp : " this fire is under control "...
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