Rédigé par Croque Madame et publié depuis
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Il a fallu une vingtaine d’années pour faire accepter le graffiti comme un véritable art visuel, et non plus comme une simple nuisance urbaine, facteur d’insécurité et de vandalisme. Et pendant que la police continue de courir, des musées dédiés à la discipline s’ouvrent de part le monde. Mais c’était sans compter sur la génération actuelle qui vient de révolutionner le genre…
Avant Les murs, les métros et les camions ont fait les frais de cette culture hip-hop. Exit les peintures rupestres de Lasco et ses peaux de bête, direction le métro de New-York dans les 70’s. A l’époque, les gangs s’unissent pour graffer des rames entières. Et même le New York Magazine lance un concours. C’est dire… En France, après quelques balbutiements pendant l’Occupation, c’est évidemment Mai 68 qui met le feu au poudre avec ses slogans vindicatifs au pinceau. Aujourd’hui, la majorité des graffeurs délaissent leur nombrilisme pour se cacher derrière des concepts marquants. Monsieur Chat, El Pez, Miss.Tic ou Space Invaders, ce sont autant de noms qui appartiennent désormais au patrimoine urbain. La SNCF, elle, continue de consacrer 5 millions d’euros par an pour lutter contre l’invasion…
Après L’un des buts du taggueur est que son message soit vu par le plus grand nombre. C’est en tout cas l’un des objectifs de Psy et Team qui terrorisent actuellement les murs du périphérique parisien. Grâce à un extincteur dont le contenu a été interverti par de la peinture, le duo peut réaliser des tags de 4m en quelques secondes. Pour l’artiste Bad News, tagguer c’est avant tout choisir un support original. Le français a donc décidé de s’attaquer aux billets de banque, puis de les remettre en circulation. Du côté des Etats-Unis, un collectif joue les Fight Club en n’allumant sciemment que certaines lumières des immeubles la nuit pour faire apparaître un smiley, une tête de mort ou des messages comme « I Watch You ». Enfin, à Sào Paulo, les Pixadores ont inventé leur propre écriture et s’improvisent alpinistes sur les façades de buildings ou dans les endroits les plus inaccessibles. Alors, à quand l’Elysée ?