2 Janvier 2007
Totalement glamour et beaucoup plus lubrique que n’importe quel super héros, le personnage de Ian Fleming ne s’est pas pour autant contenté de se taper le bottin. Mieux, il a joué son guide du routard à travers le monde et les années, poursuivant tous les bad boys infirmes de la Terre qui possédaient un chat angora... Et si l’interprète a tour à tour incarné la virilité, le flegme ou le charme, la bande originale s’est elle aussi imposée comme le meilleur témoin des époques parcourues.
James Bond, en plus d’être un clin d’œil au nom d’un célèbre ornithologue, est tout d’abord un fantasme collectif. Un stéréotype. Une sorte de miroir poli et exagéré des désirs humains : luxure, argent, danger, gadget, virilité, galanterie. Un héro à l’ancienne dans la catégorie vieux dinosaure du cinéma et de la guerre froide. Un homme. Un vrai. Presque cliché. Têtu et égocentrique. Son atout ? Une terrible longévité et une redoutable rentabilité. Depuis plus de 40 ans, l’homme est devenu un véritable homme-sandwich pour Aston Martin, montres à gadgets et infâmes cocktails Vodka-Martini à coup de sourire charmeur et de sourcil dansant. Car au fond, James Bond ne reste qu’un enfant capricieux et instable pour qui tout réussi. Et à qui l’on pardonne tout.
Banqueroute
En plus d’avoir donner des titres de noblesses à l’appellation d’origine contrôlée « Double Zéro », signifiant juste « sombre crétin » il y a quelques années, la saga James Bond a su imposer une bande originale qui cristallise les époques à la manière des Almanachs. Enfin réunies dans un coffret, les meilleures pépites de l’agent secret britannique se révèlent être un objet indispensable pour tout collectionneur. La playlist ondule entre glamour, kitch, chansons mielleuses et grandes divas Soul. Les titres sont joyeusement évocateurs et dignes de la plus grande philosophie occidentale. A quand « Du Rififi à Chaton Ville », « Des Lardons dans l’Omelette » ou bien encore « Le Soleil se Couche Toujours » ? Qu’importe… L’exercice de style vaut à lui-même le détour.
« Shaken not stirred »
Violons en avant, voix hautes ou cuivres lancinants… Chaque nouvelle édition est sans cesse l’occasion de dépoussiérer le mythe en conservant l’esprit de la trame originale de Monty Norman et de John Barry. Quant aux participants, tout le monde se bouscule pour rentrer dans ce panthéon de la musique du genre. On peut noter alors plusieurs styles qui se distinguent. Tout d’abord la catégorie diva, l’une des plus exploitée : Shirley Bassey, Nancy Sinatra ou Tina Turner. Ensuite, les effets de mode avec Tom Jones, Paul McCartney et les Wings, Moby, voir même les discutables A-Ha ou Duran Duran. Puis enfin, la nouvelle génération dans un répertoire à contre-emploi avec Sheryl Crow, Garbage, Madonna ou dernièrement Chris Cornell (Soundgarden). C’est donc tout un pan de la musique du 20ème siècle qui s’extirpe de ce coffret nostalgique...
Fan des parties de jambes en l’air à Venise, des chevauchées romanesques, des « Même pas mal » à « Montez donc dans ma chambre » en passant par les slips moulants dopés à la testostérone ? Ce coffret est pour vous. Une collection nécessaire qui, comme les acteurs des films, ne manquera pas de provoquer le débat suivant les styles de chacun…
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