Samuel Degasne

Journaliste dépendant & théoriste musical.

Opérateurs de téléphonie mobile : les labels de demain ?

Recherche de nouveaux financements par les labels, mutualisation des marges de la part des opérateurs, convergences techniques des constructeurs, expansion des plans de communication des artistes, modes consuméristes… Plus rien ne semble s’opposer au fait que la téléphonie s’empare du secteur de la musique. Fantasme ou réalité ?


A en croire le Syndicat national de l'édition phonographique lors du dernier Midem (le marché de la musique), les ventes de musique en ligne sur mobiles en 2008 auraient rapporté plus de 44 millions d’euros. En 2011, ce segment devrait même représenter 25 % du marché global de la musique. C’est dire toute l’importance de ce canal de diffusion et de distribution qui attise toutes les convoitises, si l’on prend en compte les profits générés par la vente de sonneries d'appel et d'attente, les titres en téléchargement, les vidéos musicales et les abonnements à des services de streaming (diffusion). Dans cette magne financière, la part de revenus réservée aux labels représente malgré tout 30 %. Une aubaine pour un secteur en crise du à la baisse des ventes d’albums physiques.

La concurrence s’organise

Plus d'un mobile sur deux vendu en 2008 intégrait des fonctions de baladeur musical, selon Informa Telecoms & Media. En 2013, cela devrait représenter 90% des téléphones. Sur ce principe, Sony Ericson a lancé sa marque Walkman fin 2007 et son service de téléchargement illimité PlayNow Plus en 2008, avec l’aide de la plateforme en ligne Omnifone. Son concurrent Nokia, lui, lance un service similaire  - Come With Music - avec l’aide du distributeur de mobiles Carphone Warehouse. Mais si le téléchargement de singles en France reste encore marginal (1,4 % des abonnés), il reste majoritaire chez les abonnés 3G. L’arrivée de l’iPhone, synchronisé avec le logiciel iTunes ainsi qu’avec les services d’écoute Deezer, Slacker et Pandora, a cependant changé la donne. Une tendance que devrait suivre le futur Google Phone.

Pas encore prête à céder le butin à son concurrent - SFR -, Orange a lancé en contrepartie Soundtribes, un site communautaire dédié aux musiciens amateurs, proposant notamment à travers un concours de jouer la première partie de Rage Againt The Machine. Si son service de téléchargement Musique Max peine encore à convaincre, l’opérateur tente de lancer des services de musique sur mobile sans DRM (protection contre la distribution) et avec une possibilité de transfert illimité, une option peu répandue jusqu’alors. Enfin, son nouveau projet WorMee - encore en version bêta - permet d’écouter gratuitement plus de 4000 radios (RadioMee). Une tentative, à peine déguisée, pour également contrecarrer le site d’écoute Deezer et ses 4 millions de membres qui, lui, vient de réussir - en plus de l’iPhone - à s’implanter sur les téléphones Blackberry.

SUITE
> Musique Mobile : un vecteur de communication


 

 

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