Samuel Degasne

Journaliste dépendant & théoriste musical.

Vieilles Charrues 2008 : the fuckin' Hiiives !


Méfiez-vous de leurs gueules d'anges, les Suédois auraient plutôt tendance à uriner dans la soupe du repas de famille et à draguer en sourdine la maîtresse de maison. Qui aurait cru que le pays des policés meubles en kit pourrait redéfinir les angles du rock ?


Aucun chanteur, mieux que Pelle Almqvist, peut se vanter d'avoir réalisé un exercice de style aussi joyeusement irrévérencieux. Mèche de communiant, look de puceau à la Beatles, provocations à la Mick Jagger, voir même hurlements à la Screamin' Jay Hawkins, le viking blond réussit son abordage et pousse le mimétisme avec excès dans un second degré grinçant.


Car très vite, quoi qu'il fasse, son délicieux orgueil est rapidement pardonné. Et son groupe semble, lui, s'être échappé de l'internat pour proposer un Cercle des Poètes Disparus boucher, façon rôti de veau ficelé.

Les nerfs à vif, le set est rageur, compact et énergique. La parodie est expédiée dans ses propres cordes avec son lot irrésistible de clichés rock : lancement régulier de baguettes au public, corps à corps avec la foule, nom du groupe scandé avec malice... La cible atteint ainsi son but et dépasse sa propre marionnette.

Sauvage, le combo sait dompter l'épileptique bête avec une odieuse facilité, marquant le rythme du pied telle une frénétique majorette. Et à la vue des traitements infligés avec sadisme, la guitare parait en mousse et la batterie livrée avec sa dinette. Prétentieux ? Oui, mais il y a de quoi.

Au Nooord, y'avait l'hécatombe...


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