8 Juillet 2008
Record historique de fréquentation pour les 20 ans du festival musical de Belfort. Malgré une clôture sous la pluie et un week-end chargé en événements (Solidays, Main Square, Terre Neuvas, etc.), 100 000 festivaliers se sont succédés pendant 3 jours sur la presqu'île du Maulsaucy. L’Hexagone sort finalement gagnant de ce tiercé éclectique à la dominance américaine. Keny Arkana, Missill, Daniel Darc et Ez3kiel sont en effet parvenus à se hisser sur le podium aux côtés de The Offspring et Battles.
Vendredi
Belle introduction au festival que l’invitation de Keny Arkana. Si peu semblait l’attendre, le ton martelé et virulent de la rappeuse a su courageusement lancer les festivités. Dommage pour le belge Arno, contraint d’amputer 20 minutes de sa prestation délicieusement rocailleuse en raison d’une panne d’électricité. Du spectacle La Bande Originale réunissant pour l’anniversaire du festival Olivia Ruiz, Oxmo Puccino ou encore Amadou & Mariam pour des reprises rock classiques, nous retiendrons les interventions allumées de Didier Wampas. Lumineuse sur album, Cat Power a fait une entorse à son nom en proposant - bien que de bonne facture - du mou pour le chat. Les Comets on Fire ont su réhabiliter un Deep Purple instrumental se perdant parfois sur la longueur. Massive Attack s’est retrouvé un brin handicapé de part son intervention en pleine journée et un son incroyablement faible pour le style.
En pleine communion avec un public déchaîné, le génial bootlegger américain Girl Talk est resté imperturbable malgré la centaine de personnes sur scène. Ben Harper & The Innocent Criminals n’a pas autant marqué qu’à son habitude. Toujours aussi peu à l’aise debout, le chanteur a transformé sa playlist en un jouissif autoradio FM, délaissant parfois la tension revendicatrice de certains de ses tubes. Un peu répétitif en raison de son approche minimaliste en power rock, la dodue de Gossip a fait dans le revival de Janet Jackson pendant la finale du Superbowl avant de sauter en sous-vêtements dans la foule. L’expérience Nortec Collective - pourtant difficile dans ce cadre - a su s’en tirer avec les honneurs avec une vision intéressante de l’électro cuivrée. Enfin, le très jeune Calvin Harris a joué les zizis sauteurs disco, tandis que la chorégraphie de Franck 2 Louise Drop It ! et son ballet électrique s’est révélée être une parfaite opposition entre la chair et la machine.
> La surprise de la journée était du côté de La Plage avec l’intervention électro de Missill. Parfaite maîtrise des breaks, montées en puissance, basses grésillantes... Le set fut survolté, entre une Billy ze Kick punk et des L7 électro. Comble de la prestation, après une reprise saturée et déstructurée de « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana, l’artiste - fêtant son anniversaire - a quitté ses platines pour rejoindre son groupe. Un final explosif et sévèrement martelé qui a achevé l’assistance dans un chaos sonore et revigorant. Impressionnant.
SUITE
> Samedi
> Dimanche