Samuel Degasne

Journaliste dépendant & théoriste musical.

Coming Soon « New Grids » : Beach Boys des montagnes

Si le courant des « baby rockeurs » se fait légion dans les nouveaux rangs du pop-rock, peu de ces formations françaises peuvent se vanter d’avoir été en tête des charts US la semaine de la sortie de leur 1er album. Comment ? En participant à la B.O. du film « Juno » sous le nom presque avorté d’Antsy Pants.


coming-soon.jpg15 ans. C’est l’âge du batteur Leo Bear Creek. Celui même qui officiait au sein d’Antsy Pants avec l’emblématique Kimya Dawson (The Moldy Peaches) dont deux titres ont été repris sur la bande originale du successeur de « Little Miss Sunshine ». Et c’est précisément sur la chanson « Vampire » que le jeune savoyard signe la paternité des textes et du chant. Un talent précoce qui pourrait rappeler certains Jackson Five ou autre Hanson si le groupe ne multipliait pas les projets. Car bien plus qu’un combo, Coming Soon résonne davantage en terme de collectif à prisme variable. Sur les 7 membres, 5 composent. Les uns jouent au sein de Matching Cubes ou Basement Entertainment, tandis que les autres s’amusent avec Adam Cotton, Freschard ou encore Stanley Brinks (ex-Herman Düne). Excusez du peu.

Ce qui marque en premier lieu, c’est la fraîcheur et la simplicité des compositions, toutes encrées dans un pur antifolk américain. On pense aux Little Rabbits, aux Pavements ou à Nick Cave dans cette ambiance décalée qui oscille entre références et contre-courant. L’esprit comptines pop côtoie les relents d’un garage-rock juvénile qui ne se prend pas au sérieux. Découvert en ouverture du festival blues des Nuits de l’Alligator à la Maroquinerie, le groupe d’Annecy annonce dors-et-déjà un printemps joyeux. Et il aura seulement fallu 1 an d’existence pour que ces musiciens, âgés entre 15 et 26 ans, créent des liens avec Architecture in Helsinki, Jeffrey Lewis ou encore Adam Green. Précoces, disions-nous…

Oubliés les pantalons slim et cheveux gominés. Les Coming Soon nous offrent ici un retour aux sources sous couvert de colonie de vacances hippies. (voir absolument le clip) Chapeau de cowboy, voix délicieusement grave ou à peine muée, influences anglo-saxonnes revendiquées, banjo et ukulélés… La production lo-fi sait transformer cette fragilité apparente en maturité désarmante. Un hommage spontané à une Amérique qui sait faire de ces petits riens un grand tout. Une douce utopie en forme de happy end indie.

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(Kitchen Music / Pias)


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