25 Février 2008
C’est une réflexion intemporelle autour des relations homme/femme qui attend ici le spectateur. L’oeuvre de John Gray (« Les hommes viennent de Mars… ») y est digérée à travers les réadaptations anachroniques des contes de Perrault et des frères Grimm. L’occasion d’offrir une vision décalée et contemporaine des poncifs du sentiment amoureux.
Thème universel autant inscrit dans une réalité fantasmée qu’un stéréotype d’antan, le Prince Charmant continue de fasciner. La jeune troupe En Plein Chœur part de ce postulat pour en analyser les tenants et aboutissants. Cette image héroïque et avenante s’est inscrite dans l’inconscient collectif, sorte d’idéal absolu que la modernité semble avoir oublié. Blanche-Neige, Cendrillon, Adam et Eve… La pièce tente de démontrer que l’Histoire peut se tromper et que Cupidon ne résonne pas forcément en des termes aussi restrictifs. Et si Blanche-Neige était finalement attirée par l’animalité du mafieux ? Et si Adam était au fond prisonnier de son innocente primitivité ?
La pièce sait prendre des contre-pieds intéressants, réhabilitant le coryphée de la tragédie antique comme juge omniscient. Et si certains personnages surjouent parfois pour des raisons comiques, le texte vient rapidement rattraper cette faiblesse. Schéma classique de cette fameuse quête théâtrale du réalisme propre aux acteurs. Le reste est porté par de fins jeux de mots, inscrivant « le théâtre dans un théâtre » et n’hésitant pas à sortir du cadre pour en dynamiser la narration. Pas de codes. Pas de règles. Les préjugés sont bousculés et réinterprétés à contresens sous la houlette d’un charismatique narrateur. On y rit. On s’émeut. Preuve que la compagnie a des jours plus que prometteurs devant elle. Un bon moment.
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