Samuel Degasne

Journaliste dépendant & théoriste musical.

Résistenz (collectif Thermogène) : le jeu à la nantaise

Le sombre duo nantais provoque le buzz après avoir été sélectionné au tremplin Découverte des Printemps de Bourges en avril dernier. Ce projet polymorphe mélangeant post-rock et poésie contemporaine s’inscrit dans la droite lignée d’un Bertrant Cantat, André Breton ou Brigitte Fontaine avec pour seule arme la catharsis d'un réalisme troublant. Rencontre avec Ana Igluka. 

Resistenz.jpgA la manière des surréalistes, Résistenz résulte d’un accident. La rencontre tout d’abord avec El Motou Grosso, puis « le rejet des structures classiques guitare/basse/batterie et des textes en français. » Il en découle des « lectures poétiques », quelque fois illustré par le cinéaste Charlie Mars.

Et à ceux qui trouvent le spectacle pessimiste, Ana répond que « c’est le principe même de l’écriture. Une fois écris, les mots ne nous appartiennent plus. Et être pessimiste, c’est justement garder les choses pour soi. Il y a ici une lueur d’espoir et les gens s’identifient. Il s’agit de domestiquer ses angoisses. » Pour autant, le processus créatif n’en est pas plus difficile. Au contraire : C’est salvateur. « Ce qui est difficile, c’est la rigueur technique. J’essaie de décrire les sensations, ce qui donne au final des images oniriques avec des couleurs et des odeurs. »

Un thème est récurant à toute cette œuvre musicale et théâtrale : l’histoire de l’attachement et de la fidélité, d’où l’utilisation d’un chien rouge comme logo. « L’animal est le symbole de l’engagement et de la stabilité mentale.
Il est très hiérarchisé et seul l’esprit civique importe. » L’artiste a aussi cette mission. Dire aux autres : « Vous n’êtes pas seul ».

LIENS
> Site officiel
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