Samuel Degasne

Journaliste dépendant & théoriste musical.

The French Cowboy au Point Ephémère

Symbole ultime vendo-nantais, les Little Rabbits ont insufflé aux années 90 un souffle de liberté et de je-m’en-foutisme assumé. Leur « révolution rose » a rajeuni pendant 15 ans une pop trop sérieuse, mêlant bricolages sonores, expérimentations, girls et audace transgressive. Puis, par souci d’indépendance intellectuelle, on tua le projet… Deux ans plus tard, fraichement revenu de la tournée de Katerine, revoici le groupe en formation réduite pour une formule folk.
 

Baby-Face-Nelson.jpg


Du nouveau à l’Ouest
Finis la pop sucrée des débuts et le garage-rock de leur fin. Si les Little Rabbits martelaient autrefois de près le pas d’un groove aux accents vintage et irrévérencieux, leur nouvelle formation puise désormais du côté de la maturité communicative. Et en électrisant le country/folk traditionnel, style où nous ne les attendions pas, The French Cowboy prouve une nouvelle fois qu’ils sont libres et qu’ils se font avant tout plaisir. L’ombre de leur maître Jim Waters plane toujours au-dessus de leurs têtes : ambiance tamisée d’un rade de Tucson - Arizona, dopée par les volutes de fumée et écrasée par une chaleur léthargique. On imagine sans peine les gueules cassées du comptoir, travaillant leur levé de coude sans prêter garde à cet obscur et bluesy Buena Vista Social Club.
 
Western raviolis
Tout d’abord, les lumières n’ont pas fait ombre à la prestation, mais auraient peut-être mérité un éclairage plus probant des morceaux. Qu’importe, l’énergie est intacte et renforcée par la promiscuité du lieu. Le son est résolument massif et imposant, balayant le spectateur par de magnifiques montées. Tout le secret est là : installer la tension avec une batterie appuyée et des riffs aériens sans jamais la faire exploser. Les chœurs lancinants participent à l’attente de façon jouissive à la manière d’un orage de chaleur. Les chansons sont bousculées jusque dans leurs retranchements avec une facilité et une sérénité presque insolente. Et, cela n’aura échappé à personne, le chanteur Federico lorgne physiquement du côté Michael Stipes (REM) tandis que les filles se pâment toujours autant devant le guitariste Stéphane.
 
Echappée sauvage

Pas de doute, la colonne vertébrale des Little Rabbits est toujours debout, soutenant avec malice le projet solo de son ex-chanteur. L’album sera disponible en mai 2007. En attendant, les 4 mercenaires, se tenant droit dans leurs bottes, sont prêts à vous faire mordre la poussière en live, avec deux balles folk dans le bastos, trois gorgées de tord-boyau électrique et quelques crachats country par terre. Avec ce nouvel eldorado, la conquête recommence. Qu’on se le dise une fois pour toute, un nouveau Sheriff est en ville.

FRENCH COWBOY
>
Interview

> Page MySpace

LITTLE RABBITS
>
Biographie
> CD "Dans les Faux Puits Rouges et Gris"
> CD "
Yeah !
"
> CD "
La Grande Musique"
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article