16 Novembre 2007
Le dandy allie l’irrévérence au je-m’en-foutisme sur fond d’une imagerie résolument contemporaine. Héritier bâtard et hybride du Pop Art, ce Pygmalion a su imposer à contre-courant ses positions. Pourtant, un seul thème récurrent et méconnu subsiste : son angoisse obsessionnelle.
Né le 8 décembre 68 à Chantonnay (Vendée) dans une famille catholique traditionnelle, Philippe Blanchard pratique adolescent le basket à haut niveau. La musique ? Il la compose seul dans sa chambre sur un magnétophone à 4 pistes, malgré des expériences en groupe. C’est sous la pression des amis qu’il publie « Les Mariages Chinois » en 91, mêlant à la transgression paroles morbides ou burlesques, poésie pléthorique et collages audio. Mais traumatisé par sa voix, Philippe délègue le chant à sa sœur Bruno et sa compagne Anne sur « L’Education Anglaise » en 94. Premier émoi de l’intelligentsia auquel il n’appartient pas, et de ses amis nantais Dominique A, Françoiz Breut ou The Little Rabbits.
« Mes Mauvaises Fréquentations » franchit un cap en 96 avec l’emploi de musiciens extérieurs, un retour au chant et une tournée presque thérapeutique. Katerine s’offre ensuite une pause avec les Sœurs Winchester, chanteuses anglo-japonaises, permettant d’oublier ses peurs infantiles. Mais son insatisfaction ressurgit et pour tromper le malaise, il édite « Les Créatures » (avec Les Recyclers) et « L’homme à Trois Mains » en 99. Rattrapé alors par son titre « Je vous Emmerde », Philippe joue malgré lui le jeu de la promotion.
Chacun vient alors solliciter son cabaret onirique et nihiliste : « Une Histoire d’Amour » (Anne Karina), « Azul » (sa nouvelle compagne Helena Noguerra) ou Kahimi Karie. Avec « 8ème Ciel » en 2002, Katerine s’émancipe de Philippe Blanchard et s’essaie au cinéma. Pas étonnant qu’il confie sans crainte en 2005 la musique de « Robots Après Tout » à Dj Gonzales et Renaud Letang. Le live prend alors un contre-pied salvateur et multiplie les approches rock avec les Little Rabbits (Secte Machine) ou fantasques (Les Vedettes). Enfin libre, Katerine se moque de tout et ne respecte rien. Pas même ce qu’il est : une névrose universelle de la paranoïa, des artifices et de l’inconscient collectif.
LIENS
> Biographie complète
> CD : Les Créatures / L'Homme à 3 Mains, 8ème Ciel, Robots Après Tout
> Concerts : Lyon, Vieilles Charrues