Le ciel est au plancher LOUIS-JEAN CORMIER

(Yotanka records)

Il restera toujours un mystère irrésolu chez les Québécois (qui ne se situe pas, selon la croyance populaire, dans le fait de gommer leur accent quand ils chantent) : c’est leur capacité constante à nous décomplexer de nos écoutes de chansons francophones... Est-ce parce que l’exercice ploie sous ses intimidants prédécesseurs, qu’il se réduit chez nous au journal intime sur fond électro ou la bluette calibrée FM ? C’est à croire que l’Atlantique permet le recul et la distance nécessaires avec les conventions du genre, depuis longtemps explosées par des Pierre Lapointe, Jean Leloup ou Galaxie…
Le nouvel album de l’ex-chanteur de Karkwa le prouve encore une fois, mélangeant simple piano/clavier, sons minimalistes à la limite du dirty south ou ambiance jazzy sur un éternel phrasé feutré et écrit dans la langue de Charlebois. Se permettant même, pour ce 4^e album solo, de continuer à abandonner son habituelle six cordes pour offrir une respiration réussie en pleine pandémie. Merci.

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