15 Août 2020
Tourné sur 14 ans, ce long métrage évite l’écueil du fan-service, ouvrant sa réflexion aux émotions et processus créatifs inspirés par la musique.
C’est d’abord l’histoire d’un choc : celui de la rencontre du réalisateur avec la musique du groupe de metal progressif Tool. Une musique complexe, inhabituelle, mélangeant la puissance du heavy, les chemins tortueux du psychédélique et une imagerie plus que retord. Suffisamment hors des sentiers battus pour que ses fans s’en bataillent l’interprétation... Or, plutôt que d’être intimidé par ce jeu de pistes livré sans notice, ce diplômé de l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (et notamment auteur d’un documentaire sur Taxi Driver de Scorsese) a préféré le pas de côté.
Pourquoi éprouve-t-on le besoin d’écouter ? L’émotion est-elle différente selon les cultures ? Comment une chanson peut-elle influencer différents arts ? Voire opposer plusieurs commentaires ? C’est en tentant de rationaliser son ressenti, et celui des autres, que le film trouve son ancrage, expliquant pas à pas un cheminement qui dépasse de façon progressive (uh uh) la quête personnelle pour préférer un questionnement universel.
Et c’est bien dans sa deuxième partie (une fois passé l’avis d’Amélie Nothomb, d’un sculpteur américain, dessinateur chilien, joueur de tablas et musiciens de tribute bands – tous influencés par Tool) que le propos s’avère grisant. Car si la musique recèle sa part de subjectivité, la pertinence du neuropsychologue caennais (Hervé Platel) et du chercheur nantais en philosophie et musique (Patrick Lang) ne manque décidément pas d’air(s).
Réalisé par Stéphane Kazadi
(produit avec le soutien du) PROGRAMME EUROPÉEN MEDIA
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