5 Septembre 2020
Ou comment, loin de nos démonstrations capillaires ou pyrotechniques, le metal indien est devenu un outil de contestation politique.
Une sous-culture (le metal) à la conquête du… sous-continent indien ? L’intitulé est aussi improbable qu’il pourrait trahir les dessous d’une arrogance occidentale ! Sauf quand celui-ci provient de la bouche même du réalisateur… L’ex-publicitaire/journaliste et ancien salarié d’Universal music n’en fait d’ailleurs pas que la chronique anecdotique : il en prouve surtout l’implacable logique... Au pays de Bollywood, vraiment ? Évidemment.
Car avant de donner naissance à ses multiples dérivés, cet hybride amplifié fut avant tout créé en réaction. Une réponse (g)riffée, à la hauteur de la dureté de la société, son conformisme et sa morale corsetée. Mieux : via des entretiens menés pendant 5 ans en Inde, au Pakistan, Bangladesh et Sri Lanka, le documentaire vient confirmer les résultats de récentes études sur le sujet : le “metalleux“ serait un “néo-hippie“, rejetant le mainstream au profit d‘une communauté inclusive et d‘une spiritualité alternative.
Dans une région à l’histoire commune, imprégnée de conflits géopolitiques, radicalisme religieux, nationalisme et autre terrorisme, il en fallait peu pour que les musiques extrêmes (metal, noise, électro hardcore) jouent les trouble-fêtes face à l’immobilisme de la scène traditionnelle. Plus qu’un anachronisme supposé, le film – enfin accessible en France (après le Pérou, la Colombie, Corée du Sud, Inde et Allemagne) – ne fait pas que démontrer l’utilité d’un exutoire : il prouve la nécessité d’une diversité.
Réalisé par Roy Dipankar
ROYVILLE PRODUCTIONS
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