10 Janvier 2019
Avec tout le respect que l’on doit à la région, rien – si ce n’est le sample d’un clocher bavarois – n’aurait pu dater ou géocaliser ce folk photosensible en provenance d’Alsace.
C’est que, derrière les cordes grattées, l’américain grinçant et la batterie suspendue, on croit deviner de grands espaces à l’horizon galopant. Un comble que l’un des meilleurs disques de 2018 soit une œuvre raclée jusqu’à l’os, préférant l’économie à la démonstration…
La musique a d’ailleurs besoin de gestes aussi radicaux que cette authenticité (souvent confondue avec la simplicité). Car c’est bien d’une matière vivante dont il s’agit ici, transformant l’exposition prolongée aux épreuves de la vie (sexualité, mort, colère, passion…) en signaux destinés à être transmis.
Avec cette morale dictée dans sa chanson-titre : que se passe-t-il quand il n’y a plus personne avec qui hiberner ? Qu’il n’y a plus de chair, quand il y a pourtant besoin de celle des autres pour se rendre compte de la sienne ? Magnifique.
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