7 Octobre 2017
Dur à queer
Vous sentez ? Il y a comme une odeur de pourri dans l’air. Des relents nauséabonds qui semblent surgir d’outre-tombe... S’il n’y avait qu’Halloween en cette période, ça irait, mais il y bien quelque chose qui gangrène en ce moment. Des affiches déchirées, des œuvres attaquées, des gens moqués, frappés, une parole tristement assumée, des situations sous-estimées, sous-médiatisées… Et la communauté lesbienne, gay, bi et trans qui trinquent à chaque fois.
Au nom de quoi ? D’amalgames hasardeux, de non-dits, d’une autocensure parfois, d’acquis que l’on croyaient naïvement admis, d’une non-transmission aux générations, d’une ignorance, d’une jalousie espère-t-on, d’une peur de l’autre surtout, du déclassement ou d’une prétendue virilité…
Les gays sont ceci, les trans sont cela ? Stop. Arrêtons les clichés, ces supposées féminisations ou mains baladeuses, ces femmes présumées plus viriles, ces couleurs associées et ces métiers ou goûts prétendument attribués. Il y a autant de pratiques que de pratiquants.
Gardons en mémoire que les rapports homosexuels entre adultes consentants restent illégaux dans environ 70 des 195 pays existants (approximativement 36 % des nations). Que les trois grandes religions abrahamiques (et nombre d’autorités religieuses) condamnent elles-aussi ces pratiques et/ou s’opposent à un traitement égalitaire (ce qui revient à la même chose). Que fonctionner par raccourcis en fait le nid.
Or, comme la musique est le reflet de la société (et inversement), il nous est apparu essentiel de médiatiser un mouvement dont les revendications sont consécutives de leur art. De leur musique. Histoire de participer aussi à cette fierté. Oui, l’espace francophone n’est pas épargnée.
Et c’est toute l’ironie de la “communauté“ ! Dans une société de plus égocentrée, les Lgbt réclament haut et fort une équité pour avoir enfin accès à la banalité.
Parlons-en !