7 Avril 2017
20 éditions que le festival multidisciplinaire finistérien continue de se réinventer. Ou comment des ex-lycéens/étudiants ont su adapter la maxime de Paul Féval : « Si tu ne viens pas à Morlaix, Morlaix ira à toi ». Rencontre avec Joran Le Corre, co-fondateur de l’association Wart.
Quel est ton meilleur argument marketing ?
Ah ah. C’est vache ! OK. Tout est dans le nom : un large panel des musiques électroniques (dupstep, hardcore, transe…) a contrario de festivals plus spécialisés comme Astropolis à Brest. Et puis, Morlaix est une très belle ville ! Il y a une sacrée ambiance dans notre camping – qui, par ailleurs, affiche chaque année complet avec près de 7 500 personnes.
Et une folie restée intacte depuis ses débuts…
Nous n’avons effectivement pas ce souci du vieillissement du public ou cette urgence à devoir le renouveler – et que partage une grande majorité des festivals. Ici, le brassage est constant. C’est très déguisé, avec un sens de la fête incroyable, et ce, dès 21h ! C’est aussi une des spécificité des festivaliers bretons : du laisser-aller généreux et participatif.
Parfois expliqué par un taux d’alcoolémie élevé…
En région, les jeunes vont moins souvent au bar. La pratique n’est donc pas plus différente que le binge drinking pratiqué sur les parkings des boîtes de nuit. Cela ne nous empêche pas d’être vigilant avec la présence de médecins, d’agents de sécurité, un lien étroit avec la gendarmerie, des barmans qui ne servent pas les gens saouls, l’interdiction des alcools durs… En 20 éditions, le budget sécu est celui qui a le plus augmenté !
Comment gérez-vous vos métiers d’agent et de producteur ?
Les artistes de Wart sont à notre image. C’est vraiment un catalogue qui nous ressemble et dont nous sommes fiers. Même si cela ne représente moins de 20 % du total, pourquoi se priver de les programmer dans le festival ? On assume ! Le booking (Ndlr : placement de concerts auprès de diffuseurs), c’est difficile. Il faut bien trouver un équilibre. Nous sommes donc sur le même modèle économique qu’Allo Floride, Alias, etc. C’est normal.
Quel artiste de votre programmation 2017 est à surveiller ?
On a de la chance d’avoir un public bien dispatché et un site qui reste à taille humaine. Moi-même, j’essaie de voir un bout de chaque concert. D’autant qu’étant donné le format dj set, nous sommes sur des formules d’1h30 (et non 40 min. comme dans certains festivals). À surveiller de près ? La dj canadienne Rezz, sorte de petite sœur de Gesaffelstein ; le nouveau live de Vitalic ; Bon Entendeur qui explose ; de Witte dans un projet plus pop…
20 éditions, déjà... On se sent vieux ?
On essaie de ne pas l’être ! Ou, en tout cas, de ne pas devenir grincheux… Depuis le début, l’équipe reste inchangée et une grande majorité est à Morlaix. Puis, c’est toujours aussi émouvant de voir cette petite ville envahie chaque année par 30 000 personnes… Des festivals comme Tamaris (1987-1992, Finistère nord) – et même si j’étais trop jeune pour y aller – étaient des exemples incroyables pour nous. Cet anniversaire nous rend donc très fiers !
7-9 avril 2017
Møme et AllttA (à retrouver dans le prochain Longueur d'Ondes)
SÔNGE, Thylacine, Salut C’est Cool, Étienne de Crécy, Acid Arab…
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