4 Avril 2015
Et si la musique n’était avant tout qu’un vecteur d’évasion ? L’échappatoire d’une réalité trop dure à vivre/assumer pour le souffre-douleur du lycée.
Sauf qu’au lieu de se concentrer sur les humiliations quotidiennes, on s’attache ici davantage au comment qu’au pourquoi dans un récit sachant se faire tendre. Onirique. Avec cette idée magnifique : un personnage avec une tête de lune, métaphore qui en dit long sur les suggestions et double-lectures délicates de l’ouvrage.
D’autant que le trait est sobre, le décor minimaliste et les dialoguent visent l’essentiel dans une retenue touchante.
L’imagination y est bien sûr au pouvoir, sauvant le rêveur de la crétinerie ambiante des castes socialement supérieures, mais intellectuellement précaires. Un pari réussi pour cet auteur, un publicitaire anglais, s’essayant pour la première fois à la bande dessinée : son plaidoyer psyché contre la tyrannie du sérieux fait mouche.
Car, s’il est besoin de le rappeler, créer reste avant tout l’art de se distinguer.
> Dargaud